Pourquoi Samsung ne pourra pas abandonner Google pour Bing sur ses smartphones


Le constructeur coréen réfléchirait à remplacer le moteur de recherche par défaut sur ses smartphones, préférant le moteur de recherche de Microsoft plutôt que celui de Google. Mais l’opération semble assez difficilement réalisable, en raison de certaines contraintes contractuelles liées à Android, mais aussi à la réglementation en vigueur sur les différents marchés.

Vent de panique chez Google. Le géant de Mountain View aurait appris dans le courant du mois de mars une nouvelle qui ne l’arrange pas du tout. Samsung réfléchirait à abandonner Google, le moteur de recherche par défaut de ses smartphones. Pour le remplacer, le constructeur coréen, plus gros vendeur de smartphones Android dans le monde, aurait pensé au moteur de recherche de Microsoft.

Une perte potentiellement énorme pour Google

Si pour l’heure rien n’est encore acté, ce changement de moteur de recherche par défaut sur les smartphones de Samsung pourrait, s’il est avéré, faire perdre gros à Google. Car le contrat signé par le constructeur coréen pour utiliser par défaut le moteur de recherche de Google sur ses appareils ne rapporte pas moins de 3 milliards de dollars à l’entreprise américaine. Malheureusement, Google a trop tardé à s’engager dans la course à l’intelligence artificielle, et la sérieuse avance prise par Microsoft avec Bing n’est sûrement pas étrangère à la réflexion de Samsung. Si pendant longtemps Bing avait l’image d’un moteur de recherche de seconde zone, les récentes modifications apportées par Microsoft l’ont rendu très rapidement beaucoup plus attractif.

Courant février, l’intégration de ChatGPT dans Bing a permis à Microsoft de rendre son moteur de recherche plus populaire que jamais (https://www.01net.com/actualites/microsoft-bing-plus-populaire-amais-depuis-integration-chatgpt.html ). Bing a passé le cap des 100 millions d’utilisateurs, un score louable, mais qui reste bien en deçà de celui de Google qui en compte encore 10 fois plus. Mais Bing a également profité de l’arrivée d’une nouvelle fonctionnalité, Bing Image Creator, un module de création d’images qui s’appuie sur le modèle d’intelligence artificielle générative de Dall-E.

Un changement difficilement réalisable pour Samsung

Malheureusement pour Samsung, changer le moteur de recherche par défaut sur ses appareils risque d’être plus compliqué que prévu. En effet, comme le rappelle Andreas Proschofsky, un journaliste autrichien du DerStandard, les constructeurs qui souhaitent pouvoir intégrer Android sur leurs appareils doivent signer un accord spécifique afin de pouvoir utiliser le Play Store et d’autres applications Google. Cet accord prévoit par ailleurs un certain nombre de règles, dont l’obligation d’utiliser le moteur de recherche de Google par défaut.

Difficile dès lors d’imaginer Samsung tirer un trait sur le Play Store, Gmail ou encore Google Maps pour intégrer Bing à la place de Google sur ses appareils. Par ailleurs, depuis plusieurs années maintenant, les services de régulations de plusieurs marchés, en Europe et en Inde, par exemple, ont poussé Google à laisser aux utilisateurs le choix du moteur de recherche. La firme de Mountain View, déjà condamnée en 2018 par la Commission Européenne pour abus de position dominante, a dû se mettre en conformité avec la réglementation européenne. À la première configuration d’un smartphone Android, les utilisateurs voient s’afficher un écran leur laissant la possibilité de sélectionner le moteur de recherche de leur choix. Et si Google ne proposait à l’origine que trois alternatives, l’entreprise californienne a rapidement pris le pli d’en proposer d’autres. En Europe, il est désormais possible de choisir parmi une douzaine de moteurs de recherche par défaut sur Android.

Google met les bouchées doubles sur l’IA

Même si le risque de se voir remplacé par Bing est moindre, Google n’a pas d’autre choix que de mettre les bouchées doubles pour remonter la pente face à une concurrence qui l’a un peu pris au dépourvu. Consciente que la popularité croissante de Bing n’arrange pas ses affaires, la firme californienne s’est mise à travailler sur de nouvelles fonctionnalités propulsées par l’intelligence artificielle à intégrer à son actuel moteur de recherche. Magi, c’est le nom de code de ce projet, celui-ci offrirait une expérience utilisateur bien plus personnalisée, et pourrait embarquer, comme Bing, un mode conversationnel. En attendant, il faudra sans aucun doute attendre la conférence annuelle Google I/O pour espérer, peut-être, que Google lève le voile sur de nouvelles fonctionnalités animées par l’IA dans son moteur de recherche.

Source : Neowin



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Catégorie article Sécurité

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